3ème dimanche de Carême - Année "C"

Exode3,1-15 - Psaume 102 - 1Corinthiens 10,1-12 - Luc 13,1-9

1

Saint Charles de Monceau

mars 1995

Le Nom de Dieu

2

Lycée Militaire d'Autun

15 mars 1998

Le Nom de Dieu, tu ne prononceras pas en vain.

3

Brigade Franco-Allemande

11 mars 2007

Figuier et Vigne

4

Fort Neuf de Vincennes

7 mars 2010

Le Buisson Ardent

5

Secteur Vermandois

3 mars 2013

Allégories

6

28 février 2016

Programme de Carême

7

Athies & Nesle

24 mars 2019

Miséricorde et patience du Seigneur

8

20 mars 2022

Dieu se révèle

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mars 1995

Saint Charles de Monceau

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n°29

Le Nom de Dieu

La révélation de son nom par Dieu à Moïse est une grande preuve de confiance qui lui est donnée. En effet, connaître le nom de quelqu'un c'est avoir le pouvoir de l'appeler, et donc un certain ascendant sur lui. C'est ainsi que Dieu donne à l'homme le pouvoir de nommer tous les animaux pour qu'il domine sur la création (Gn 2,19-20).

En donnant son nom, sous la forme des quatre lettres YHWH, Dieu donne à Moïse un pouvoir d'invocation et de communication. Moïse est le seul être humain à être désigné comme celui qui parlait face à face avec Dieu, comme un ami parle à son ami (Ex 33,11).La traduction habituelle est un temps verbal hébreu ancien du verbe ETRE, un présent inaccompli ou présent intemporel "je suis [toujours]". Faute d'équivalent, la traduction grecque, latine et française nous donne souvent "Celui qui est, qui était et qui sera".

Ce nom de Dieu, ou du moins sa prononciation, va être gardé secret à travers les siècles. C'est cela qui est visé dans le commandement de Dieu : "Le nom du Seigneur tu ne prononceras en vain". Seul le Grand-Prêtre connaît ce Nom et a le droit de le prononcer, une fois par an, dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem, le jour du Yum-Kippur pour appeler Dieu au pardon des péchés de son peuple. Depuis la destruction du Temple (en 70 après Jésus-Christ), nul n'a prononcé ce Nom.

Mais Jésus lui-même s'applique ce nom par deux fois.

La première fois lors de son arrestation au Jardin des Oliviers : "Qui cherchez-vous? - Jésus de Nazareth. - Je suis!" (Jn 18,4) Devant la puissance du nom de Dieu, ceux qui venaient l'arrêter reculent et tombent.

La seconde fois lors de sa comparution devant Caïphe : "Es-tu le fils du Béni? - Je suis, et vous verrez le fils de l'homme siéger à la droite de la Puissance et revenir sur les nuées du ciel." Le grand-Prêtre déchire alors ses vêtements et déclare devant le Sanhédrin qui n'a pas bougé : N'avez-vous pas entendu le blasphème? Jésus ayant dit le nom de Dieu, Je Suis, seul le grand-Prêtre pouvait comprendre le blasphème de cet homme qui se donne le nom de Dieu.

Pour nous aujourd'hui ce nom est perdu, mais pas la possibilité de l'appel. Le Fils unique de Dieu nous a donné un autre nom pour appeler Celui qui est : Notre Père. Il a voulu signifier ainsi que nous sommes, ensemble, aimés de Dieu et héritiers du Royaume puisque par le Baptême nous sommes configurés au Christ, le Premier né d'entre les morts, vivant aujourd'hui dans le Royaume et nous guidant pour que nous-mêmes en prenions possession.

Père JeanPaul Bouvier
Vicaire à saint Charles de Monceau

15 mars 1998

Lycée Militaire d'Autun

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n°49

Le Nom de Dieu, tu ne prononceras pas en vain.

"Je suis celui qui suis". Cette traduction liturgique du Nom hébreu, quatre consonnes YHWH, qui figure dans le cadre est plus qu'une extrapolation. En effet, ce mot, d'après les exégètes compétents, serait d'une origine très ancienne, avec un temps verbal qui a disparu du langage hébreu. Il s'agit d'un présent inaccompli, c'est à dire une action qui est mais qui n'a ni début ni fin.

Le Nom de Dieu ne pouvait pas être autre ! Dieu est celui qui est de toute éternité !

En livrant son Nom à Moïse, Dieu se donne à lui. Moïse connaissant le Nom de Dieu peut l'appeler, voire l'interpeller. Le livre de l'Exode nous montre les relations que Moïse entretenait avec Dieu, les demandes, et même les exigences que Moïse avait vis-à-vis de Celui qui est.

Dans la religion juive, la prononciation du Nom de Dieu est interdite, seul le grand-Prêtre le disait, une fois pas an, le jour du Yum-Kippur (le jour du grand pardon) pour demander à Dieu le pardon des fautes du peuple ; il le faisait dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem. Depuis 70 ap.JC le Temple est détruit, nulle personne n'a pu entrer dans le Saint des Saints pour prononcer le nom de Dieu.

Pour se faire reconnaître, Jésus va s'attribuer par deux fois ce Nom sacré. La première fois au Jardin des Oliviers, lors de son arrestation : " Qui cherchez-vous ? - Jésus le Nazaréen ! - JE SUIS ! " (cf. Jn 18,4-5). A ces mots les gardes reculent et tombent, nul ne peut rester debout devant le Nom, c'est pourquoi à la deuxième fois, Jésus utilise une périphrase : " Je vous ai dit c'est moi " ; ils peuvent alors l'arrêter.

La seconde fois est plus importante, elle est devant le grand-Prêtre : " C'est toi le Christ, le fils du Béni ? - JE SUIS, et vous verrez le fils de l'homme venir assis à la droite de la Puissance et venant avec les nuées du ciel. " (cf. Mc 14,62). Devant le blasphème, le grand-Prêtre, le seul à connaître la prononciation du Nom déchire ses vêtements alors que le sanhédrin ne semble pas réaliser ce que Jésus a dit.

Il y a donc un parallélisme entre ces deux révélations. En donnant son Nom à Moïse, Dieu lui permet de l'appeler ; en donnant son Nom et en faisant connaître sa substance divine au grand-Prêtre, Jésus se livre totalement à lui. Dans ce temps de carême, nous sommes invités à méditer sur ce Dieu, Père, Fils et Esprit qui se donne ainsi à nous, totalement, sans rien nous demander en échange. Pensons-y lorsque nous recevons le Corps du Christ qui se donne aussi totalement à nous, sans nous demander d'être parfaits mais en nous acceptant tels que nous sommes, pécheurs.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun

11 mars 2007

Brigade Franco-Allemande

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n°304

Figuier et vigne

Sans être de grands phytobiologistes, il peut nous paraître étrange de mettre un figuier au milieu d’une vigne. Cela était étrange aussi pour les contemporains de Jésus et cette anomalie captait leur attention, montrant que la parabole qui suivait était une analogie et non pas une historiette.

La vigne dans la Bible est le symbole constant du peuple d’Israël dont Dieu prend autant de soin qu’un vigneron s’occupe de sa vigne, émondant et bêchant la terre avec amour pour qu’elle produise autant de fruits que possible (voir les nombreuses paraboles utilisant la vigne et les vignerons, e.g. les vignerons homicides en Matthieu 21,34-41)

Le figuier est symbole de la Parole de Dieu en comparant l’ombre propice à la méditation et au recueillement qu’il procure pendant les jours d’été et la douceur du fruit que l’on peut cueillir sur l’arbre. (voir l’appel de Nathanaël en Jean 1,45-49 et l’épisode du figuier desséché en Marc 11,13-20)

Ainsi la portée de la parabole utilisée par Jésus n’échappe pas aux auditeurs : la parole de Dieu pourtant au cœur de son Peuple ne porte pas de fruits ! Le Fils de Dieu lui-même vient pour entretenir cette Parole, l’expliquer et rendre la révélation complète. Cette parabole venant dans l’évangile de Luc après un certain nombre de reproches que Jésus faisait aux juifs, elle n’en est que plus significative.

Mais si nous lisons ce passage aujourd’hui au cœur du Carême, il faut aussi que nous en  fassions notre profit. Cette Parole de Dieu qui est à notre portée, que nous lisons chaque jour, ou au moins chaque dimanche, la laissons-nous se développer seule, sans soins et donc sans fruits ; ou bien est-ce que nous la méditons dans le souci de l’appliquer dans notre vie quotidienne ?

Comme le vigneron de cette parabole, nous devons creuser (bêcher) le sens spirituel profond en nous dégageant de l’aspect anecdotique des récits bibliques. Trop souvent nous lisons ces textes sacrés d’une façon cursive sans même essayer de voir ce que Dieu nous indique pour que nous allions vers Lui.

Le temps du Carême est propice pour confronter notre vie personnelle, familiale et professionnelle à cette Parole offerte aux croyants, en particulier la réflexion spirituelle, seul ou à plusieurs des textes choisis par L’Eglise pour les dimanches qui nous préparent à l’événement de Pâques.

Essayons en Eglise de faire cet effort.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire

7 mars 2010

Fort Neuf de Vincennes

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n°464

Le Buisson ardent

Encore un tableau très connu ! Moïse se déchaussant pour aller voir de plus près ce phénomène est dans tous les esprits. Dieu lui révèle son Nom !

Mais à côté de cette révélation importante, essentielle, il y a des phrases qui marquent aussi des éléments supplémentaires dans la pédagogie de Dieu. Le livre de l’Exode s’ouvrait sur la comptabilité des descendants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, en soulignant qu’ils proliféraient par la grâce de Dieu. En s’adressant à Moïse Dieu dit : « J’ai vu les souffrances de mon peuple » Ce n’est plus seulement une famille bénie de Dieu mais SON peuple, celui qu’il a choisi entre tous pour montrer à toute l’humanité sa puissance et son amour pour tous les êtres humains. La Parole de Dieu fait changer le titulaire du pronom possessif : Abraham et sa descendance, Dieu et son peuple ! La révélation du Nom va de pair : ce n’est plus seulement le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Il « Est Celui qui Est » l’Eternel, créateur du monde visible et invisible.

Ces révélations s’accompagnent d’une mission : aller libérer le peuple appartenant à Dieu et que Pharaon a réduit en esclavage ; rôle dont Moïse ne se sent pas capable : « Qui suis-je ? » Annoncer à Pharaon que Dieu est le seul roi du peuple et qu’il passe avant les rois terrestres fait peur à Moïse, il en craint les conséquences, grâce à l’aide de Dieu et par l’élocution de son frère Aaron, il mènera à bien la mission qui lui est confiée.

Cette lecture, bien loin de n’être qu’un récit circonstancié ne touchant que Moïse est aussi valable pour nous aujourd’hui, chaque croyant rencontre un jour ou l’autre son buisson ardent, sans doute pas aussi spectaculaire que celui du désert, mais une réelle confrontation avec Dieu qui nous parle. En complément de cet instant d’intimité avec le Père, une mission nous est donnée ; une mission qui nous fait peur et que nous ne pensons pas pouvoir remplir. L’aide qui nous est octroyée n’est pas un frère terrestre comme Aaron pour Moïse mais le Fils unique du Père et l’Esprit qui nous inspire les paroles justes au moment où nous en avons besoin : « Ne cherchez pas avec inquiétude comment parler ou que dire: ce que vous aurez à dire vous sera donné sur le moment. » (Matthieu 10,19) C’est ce qui s’est passé pour Moïse, c’est ce qui se passe pour chacun d’entre nous.

Comme Moïse a la curiosité d’aller voir de plus près le phénomène du Buisson ardent alors qu’il aurait pu s’en détourner ; ainsi devons-nous avoir la curiosité d’aller à la rencontre du Père, sans savoir ce qu’il va nous demander mais avec confiance dans la grâce qui accompagnera cette demande.

Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes

3 mars 2013

Secteur Vermandois

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n°662

Allégories

La connaissance actuelle des textes et des symboles bibliques nous empêche de discerner tout le sens des paraboles utilisées par Jésus afin que ses auditeurs comprennent le message d’amour et de salut qu’il leur délivre au Nom du Père.

Ainsi le symbole de la vigne est souvent utilisé dans la Bible pour désigner le Peuple de Dieu. Ce n’est pas parce son fruit produit le vin qui « réjouit le cœur de l’homme » (Psaume 104,15) que cette plante est choisie, c’est surtout parce qu’une vigne ‘sauvage’ ne produit pas de fruits bons à manger, la vigne doit être plantée, cultivée, émondée, traitée avec beaucoup de soins pour produire un fruit qui soit utilisable. L’allégorie est alors plus transparente : Dieu a choisi le peuple en devenant « le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob » (Exode 3,6 ; Matthieu 22,32) et tout au long de son histoire, il a cultivé et soigné ce peuple en faisant une Alliance plusieurs fois renouvelée, il l’a émondé – guidé – par en lui inspirant des prophètes pour le ramener à lui et enfin en envoyant son propre Fils : « Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s'il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. » (Jean 15,4)

De la même façon le figuier est le symbole de la Parole de Dieu ; dans la Bible, cet arbre est toujours associé à la vigne et les fruits du figuier sont toujours en parallèle avec le fruit de la vigne ; au moment de l’Exil, le prophète peut dire au nom de Dieu : « Je vais les supprimer – oracle du Seigneur – plus de raisins à la vigne, plus de figues au figuier, même le feuillage se flétrit: je leur ai fourni des gens qui les piétinent ! » (Jérémie 8,13)

Dans la parabole utilisée par Jésus, le ‘figuier’ est au milieu de la ‘vigne’, la Parole de Dieu est au milieu du peuple : « Car la parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique. » (Exode 30,14) Mais cette parole reste stérile au milieu du peuple et le ‘vigneron’ Jésus est venu pour la soigner, l’expliquer et affirmer à ses disciples : « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais c'est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure, afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. » (Jean 15,16)

Si l’allégorie de la vigne et du figuier nous semble obscure, nous comprenons que la Parole est la source de la vitalité du Peuple de Dieu ; écouter (dans le meilleur des cas) quatre petits textes bibliques le dimanche n’est pas suffisant pour maintenir notre santé spirituelle, il serait souhaitable de les méditer avant de les entendre et de reprendre cette méditation après les avoir entendus pour les mettre à profit dans notre vie quotidienne. Le temps du carême est tout-à-fait indiqué pour cet effort.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

28 février 2016

Secteur Vermandois

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n°862

Programme de Carême

Tu es la source de toute bonté, Seigneur, et toute miséricorde vient de toi ; tu nous as dit comment guérir du péché par le jeûne, la prière et le partage ; écoute l’aveu de notre faiblesse : nous avons conscience de nos fautes ; patiemment relève-nous avec amour…

(prière d’ouverture du 3ème dimanche de Carême)

La prière d’ouverture, lue juste avant que les fidèles s’assoient pour écouter les lectures, passe souvent inaperçue car elle est écoutée d’une oreille distraite et la réponse de la foule, ‘Amen’, est faite machinalement dans le brouhaha des chaises.

Pourtant cette prière donne, en général, l’accent principal des lectures et l’orientation spirituelle du dimanche. Ainsi celle de ce dimanche rappelle le déroulement du Carême mais aussi la patience de Dieu comme l’indique l’évangile avec l’intercession faite par le vigneron en faveur du figuier.

Les symboles sont forts : la vigne est une représentation du Peuple de Dieu : « La vigne que tu as prise à l'Egypte, tu la replantes en chassant des nations. » (Psaume 79(80),9) et le figuier qui donne des fruits doux et sucrés lorsqu’ils sont travaillés est une figure de la Parole de Dieu lorsque elle est méditée comme Jésus le montre à Nathanaël : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » (Jean 1,48)

La patience du vigneron n’en ressort que mieux, cela fait trois ans que ce figuier ne donne pas de fruit, mais cela n’est pas une raison pour abandonner… au contraire, il faut lui donner de nouveaux nutriments. Jésus, comme ce serviteur, ajoute un enseignement à la Parole de Dieu qui a été donnée au cours des âges et les auditeurs « était frappés par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. » (Marc 1,22) Cet enseignement nouveau, d’autorité, est prodigué dans l’espoir que la Parole entre enfin dans le cœur des hommes, pour cela Jésus intercède auprès du Père afin qu’il montre sa miséricorde.

Chaque croyant est ce figuier car la Parole est en nous : « Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. » (Deutéronome 30,14 # Romains 10,8) mais nous avons besoin du fertilisant de l’Esprit que le Fils a promis d’envoyer lorsqu’il serait retourné auprès du Père : « il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai. » (Jean 16,7) Ainsi lorsqu’il reviendra il nous trouvera portant du fruit : « Et il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre : ceux-là entendent la Parole, ils l’accueillent, et ils portent du fruit : trente, soixante, cent, pour un. » (Marc 4,20)

Le Carême est un temps favorable pour accueillir la Parole et la mette en pratique !

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies

24 mars 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1068

Miséricorde et patience du Seigneur

Si la parabole que Jésus propose à ses disciples est claire comme de l’eau de source pour les auditeurs juifs de l’époque qui connaissent bien les textes sacrés, elle l’est sans doute beaucoup moins pour nous aujourd’hui. En effet le Christ utilise deux symboles forts de l’Ancien Testament : la vigne et le figuier.

L’identification de la Vigne au Peuple de Dieu est fréquente chez les prophètes : « La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël. Le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice, et voici les cris. » (Isaïe 5,7). Les vignerons homicides (cf. Luc 20,9-15) rejettent le fils du propriétaire venu réclamer le produit de la récolte et le tuent ‘hors de la Vigne’.

Le figuier est indissociable de la vigne, il représente la Parole de Dieu : elle est au milieu de son peuple comme le figuier est au milieu de la vigne. Lorsque le figuier porte du fruit la vigne est florissante : « Le figuier a formé ses premiers fruits, la vigne fleurie exhale sa bonne odeur. » (Cantique des cantiques 2,13) et lorsqu’ils sont stériles, ils périclitent ensemble : « Elle [une nation] a fait de ma vigne un désert ; mon figuier, elle l’a réduit en pièces, l’a écorcé, abattu ; ses rameaux ont blanchi. » (Joël 1,7)

Dans la parabole, le maître menace de couper le figuier stérile : Dieu-le-Père constate que Sa Parole ne porte plus de fruits alors que Dieu-le-Fils la proclame à tout le peuple ! Mais le vigneron intercède pour le soigner encore afin qu’il ne soit plus infructueux : le Fils offre sa prédication et sa vie au Père pour rendre la Parole efficace.

Configurés au Christ par le Baptême, c’est à nous aujourd’hui de prendre la place du vigneron et de soigner la Parole pour qu’elle soit vivante, mais si nous la protons en nous et nous la méditons, le Seigneur la rendra plus que fructueuse : « La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » (Isaïe 55,10-11)

Dès le commencement Dieu dit à son peuple : « Car cette loi que je te prescris aujourd’hui n’est pas au-dessus de tes forces ni hors de ton atteinte. Elle n’est pas dans les cieux, pour que tu dises : « Qui montera aux cieux nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique ? » Elle n’est pas au-delà des mers, pour que tu dises : « Qui se rendra au-delà des mers nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique ? » Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. » (Deutéronome 30,11-14) Profitons de cette Parole et proclamons-la comme de bons disciples de Jésus-Christ.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

20 mars 2022

Paroisses Nesle & Athies

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n°1264

Dieu se révèle

La révélation de son nom par Dieu à Moïse est une grande preuve de confiance qui lui est donnée. En effet, connaître le nom de quelqu'un c'est avoir le pouvoir de l'appeler, et donc un certain ascendant sur lui. C'est ainsi que Dieu donne à l'homme le pouvoir de nommer tous les animaux pour qu'il domine sur la création (cf. Genèse 2,19-20).

En donnant son nom, sous la forme des quatre lettres YHWH, Dieu donne à Moïse un pouvoir d'invocation et de communication. Moïse est le seul être humain à être désigné comme celui qui parlait face à face avec Dieu, comme un ami parle à son ami (Exode 33,11).La traduction habituelle de ce Nom qui est un temps verbal hébreu ancien du verbe ETRE, un présent inaccompli ou présent intemporel « je suis [toujours] ». Faute d'équivalent, les traductions grecque, latine et française l’exprime souvent Paer : « Celui qui est, qui était et qui vient ».

Ce nom de Dieu, ou du moins sa prononciation, a été gardé secret à travers les siècles. Cela explique l’interdiction qui est exprimée dans le commandement de Dieu : « Le nom du Seigneur tu ne prononceras en vain ». Seul le Grand-Prêtre connaît ce Nom et a le droit de le prononcer, une fois par an, dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem, le jour du Yum-Kippur (le grand Pardon) pour appeler Dieu afin qu’il pardonne les péchés de son peuple. Depuis la destruction du Temple (en 70 après Jésus-Christ), nul n'a prononcé ce Nom.

Mais Jésus lui-même s'applique ce nom par deux fois.

La première fois lors de son arrestation au Jardin des Oliviers : « Qui cherchez-vous ? - Jésus de Nazareth. - Je suis ! » Devant la puissance du nom de Dieu, ceux qui venaient l'arrêter reculent et tombent. (Jean 18,4)

La seconde fois lors de sa comparution devant Caïphe : « Es-tu le fils du Béni? - Je suis, et vous verrez le fils de l'homme siéger à la droite de la Puissance et revenir sur les nuées du ciel. » (Marc 14,62) Le grand-Prêtre déchire alors ses vêtements et déclare devant le Sanhédrin qui n'a pas bougé : N'avez-vous pas entendu le blasphème? Jésus ayant dit le nom de Dieu, Je Suis, seul le grand-Prêtre pouvait comprendre le blasphème de cet homme qui se donne le nom de Dieu.

Pour nous aujourd'hui ce nom est perdu, mais pas la possibilité d'appeler. Le Fils unique de Dieu nous a donné un autre nom pour appeler Celui qui est : Notre Père. Il a voulu signifier ainsi que nous sommes, ensemble, aimés de Dieu et héritiers du Royaume puisque par le Baptême nous sommes configurés au Christ, le Premier né d'entre les morts, vivant aujourd'hui dans le Royaume et nous guidant pour que nous-mêmes en prenions possession.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde


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