Septième semaine sans assemblée
3ème Semaine de Pâques

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CoVid-19

Les églises peuvent fermer
Nos cœurs restent ouverts

  1. Tutoriel
  2. Vous avez vu les signes
  3. Martyre
  4. Ce que tu as caché...
  5. Ma chair donnée...
  6. L'Agneau pascal
  7. Intolérable

De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie (Jean 20,21)

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26 avril 2020
3ème Dimanche de Pâques

Tutoriel

Actes 2,14.22-33 - Psaume 15 - 1Pierre 1,17-21 - Luc 24,13-35

Comme les compagnons d’Emmaüs, nous sommes sur un chemin d’incompréhension et, comme eux, nous discutons et nous interrogeons mutuellement. Tout ce que nous vivons correspond en rien au schéma que nous avions projeté. Nous sommes déstabilisés et nous nous sentons abandonnés. Nous étions tellement sûrs que cela ne pouvait pas bouger, que c’était gravé dans le marbre. Nos petites querelles et jalousies parce la messe dominicale n’était plus célébrée dans MON église nous semblent bien lointaines, nous serions tellement heureux de nous rassembler dans une église à proximité. Réellement et non plus de façon virtuelle !

La lecture du récit des compagnons d’Emmaüs dans ce contexte nous donne un véritable manuel d’instructions. Même si nous nous sentons seuls et abandonnés, le Christ Ressuscité nous rejoint là où nous en sommes et nous ne le reconnaissons pas ; il nous invite à lui confier ce qui embarrasse notre cœur et notre esprit pour que nous formulions pleinement notre désarroi et notre peine.

Dans un deuxième temps, le Fils incarné ravive en nous des phrases ou des passages de l’Ecriture tout en avançant sur le chemin avec nous. Il fallait que sa chair souffrît nous dit-il. Ce qui est vrai de son Corps né de la Vierge Marie, ne peut être que vrai de son Corps mystique, l’Eglise des croyants. Cette Eglise qui souffre partout où l’homme lui-même souffre : « Etroite solidarité de l'Eglise avec l'ensemble de la famille humaine Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ » (Vatican II, Gaudium et spes n°1)

Comme les compagnons d’Emmaüs, le temps passe et nous aimerions que cette explication continuât. Nous voulons continuer ces explications, cette rencontre avec le Christ se poursuit par la lecture des textes de la Bible, de la tradition. Le texte de saint Luc nous montre qu’après cette période d’approfondissement de notre foi, le partage du pain trouvera sa place naturelle.

Ce mode d’emploi nous est donné pour que nous aussi nous puissions nous dire les uns aux autres : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » Nous partirons à la rencontre de nos frères en proclamant : « Le Christ est Ressuscité ! »

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde

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27 avril 2020

Vous avez vu des signes

Actes des Apôtres 6, 8-15 - Psaume 118 (119), 23-24, 26-27, 29-30 - Jean 6, 22-29

Les foules qui suivent Jésus ne sont jamais satisfaites, il leur faut toujours davantage de signes. Elles viennent d’être rassasiées par la multiplication des pains, mais peut-être ne se sont-elles pas rendu compte du miracle : le pain semblait inépuisable, elles n’avaient pas vu qu’il n’y avait que cinq pains et deux poissons à l’origine de cette distribution ; seuls les Apôtres et le jeune garçon qui avait accepté de donner son repas avaient constaté que les pains se multipliaient à profusion, au-delà même des besoins de cette foule de cinq mille hommes.

Pourtant, il n’y a pas que les signes qui nous rapportés par les évangélistes : le Père éternel, par l’intercession de son Fils, le Ressuscité siégeant dans la Gloire, envoie son Esprit dans l’Eglise et suscite des témoins dont les révélations sont des réponses à la question ‘Quels signes ?’. Dans l’Histoire humaine, Dieu a envoyé des signes à des hommes et des femmes qui se sont levés pour montrer au monde, et tout spécialement aux chrétiens, les merveilles de Dieu.

Depuis le matin de Pâques, c’est dans l’action de ces personnes animées par l’Esprit Saint que les doutes sont levés et que le Salut annoncé et assumé par le sacrifice du Christ, le Fils du Père venu dans notre chair pour sauver les hommes, est proclamé.

L’Eglise attire le regard et la réflexion de l’humanité sur l’action inspirée de ces personnes en les déclarant saintes, ainsi ce sont elles qui deviennent les signes dont nous avons besoin dans notre vie de foi, elles prennent pour elles ce que Jésus disait de lui-même : « Mais j’ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir ; les œuvres mêmes que je fais témoignent que le Père m’a envoyé. » (Jean 5,36)

L’examen de notre vie nous permet de reconnaître tous les signes que le Seigneur nous envoie mais que nous ne voyons pas immédiatement. L’attitude des foules qui suivaient Jésus nous permet de demander le discernement nécessaire pour que ces signes nous soient révélés dans leur plénitude.

Père JeanPaul Bouvie

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28 avril 2020

Martyre

Actes des Apôtres 7, 51 - 8,1a - Psaume 30 (31), 3bc.4, 6.7b.8a, 17.20cd - Jean 6, 30-35

Les Actes des Apôtres relatent la lapidation du premier martyr connu : Etienne. Il est nommé parmi les sept hommes qui sont désignés pour veiller sur la partie de la communauté chrétienne qui s’exprime en langue grecque et qui semblait être délaissée par les Apôtres et les Anciens. En le mettant en tête de la liste, saint Luc précise : « homme rempli de foi et de l'Esprit Saint » (cf. Actes 6,5) Son annonce de l’Evangile provoque les juifs qui l’entendent dans les synagogues de langue grecque – sans doute en convertit-il un certain nombre – et il est emmené devant le Grand-Prêtre.

Le châtiment pour blasphème et sacrilège dans la loi juive est la condamnation à mort par lapidation : c’est une exécution qui est conçue comme extirpant le péché par le peuple élu lui-même : personne ne sait qui a lancé la pierre mortelle, il n’y a pas de bourreau mais une communauté religieuse qui sauvegarde sa pureté de foi.

Le Christ Jésus avait été remis entre les mains des romains pour être crucifié en le présentant comme un agitateur opposé à l’occupation. Le Sanhédrin craignait que le peuple n’accepte pas de lapider Jésus puisqu’il était reconnu par un grand nombre comme un rabbi exceptionnel ; il touchait les cœurs par sa prédiction et faisait des miracles. Les Apôtres et les disciples professant Jésus comme LE Messie que les prêtres n’avaient pas su reconnaître peuvent plus facilement être accusés de blasphème et condamnés à recevoir des coups de bâton ou à la lapidation dans les cas considérés comme gravissimes.

Etienne est condamné pour les mêmes motifs que ceux reprochés à Jésus : parler contre le Temple de façon blasphématoire. Lors de son exécution, son comportement est similaire à celui de Jésus qui avait dit au Sanhédrin : « Vous verrez le Fils de l'homme siégeant à la droite de la Puissance et venant avec les nuées du ciel. » (Marc 14,62) et Etienne s’exclame : « Voici que je contemple les cieux ouverts : le Fils de l’homme est debout à la droite de Dieu ! » (Actes 7,56) Cette phrase entraîne le déchaînement de la foule qui l’a entendue. Jésus mourant dit : « Père, en tes mains je remets mon esprit. » (Luc 23,46) Etienne s’adresse à Celui qui est l’intercesseur : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit » (Actes 7,59) Le pardon des bourreaux est également le même de la part deux suppliciés : « Père, pardonne-leur: ils ne savent ce qu'ils font. » (Luc 23,34) et « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » (Actes 7,60)

En faisant sciemment ce parallèle entre Jésus et le premier des martyrs, saint Luc veut montrer que les chrétiens sont des témoins (sens du mot ‘martyr’ en grec) : comme le Fils du Père, ils annoncent le Salut offert par le Père à tous les hommes.

La question que nous pose cette lecture dans le temps de Pâques est une interpellation de chacun d'entre nous : puis-je, en conscience, avoir les mêmes paroles : ‘Père, en tes mains je remets mon esprit’ et surtout des paroles d’intercession pour ceux qui pêchent contre nous : ‘Seigneur, ne leur compte pas ce péché’ ? En examinant notre vie, sommes-nous des témoins (martyr) véridiques et crédibles du Christ Ressuscité, le Fils de l’homme debout à la droite du Père ?

Père JeanPaul Bouvier

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29 avril 2020

 « Ce que tu as caché aux sages et aux savants,
Tu l’as révélé aux tout-petits »

1 Jean 1, 5 - 2, 2 - Psaume Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 8-9, 13-14, 17-18a - Matthieu 11, 25-30

Cette phrase, dans la bouche du Fils de Dieu, nous affirme qu’il n’est pas nécessaire d’être docteur en théologie pour pouvoir être chrétien. L’adoption divine ne passe pas par un examen comme le baccalauréat ou un doctorat : c’est un don qui est fait à tous les hommes qui le désirent. Ce don est signifié par la réception des Sacrements de l’initiation chrétienne : Baptême, Confirmation et Eucharistie.

Le chrétien est semblable à un enfant qui se rend compte qu’il a besoin des conseils de ses parents pour grandir, même si de temps à autre il y a des sentiments de révolte. Les chrétiens dans leur confiance en l’amour du Père, aussi ont des moments d’incompréhension : Pourquoi Dieu permet-il cela ? Comme l’enfant, ils sont sensibles à l’injustice de tel ou tel événement, à l’absurdité de certains comportements humains, et comme le fils prodigue, ils finissent toujours par remettre ces troubles entre les mains du Père éternel.

Toutefois, il ne faut pas se méprendre sur l’appellation tout-petits. Il ne s’agit pas de refuser toute étude sous prétexte que cela l’éloignerait de Dieu, au contraire, le chrétien ne cesse de réfléchir sa foi en la confrontant à la tradition de l’Eglise, aux Pères de l’Eglise qui nous ont précédés et aux documents du magistère, en particulier ceux de l’évêque de Rome, primat de l’Eglise Catholique, le Pape.

Le tout-petit est celui qui va accepter que sa relation au Père soit parfaite, mais que cette perfection ne vient pas de l’homme. Personne ne peut se targuer d’être digne de l’amour de Dieu, mais Dieu nous aime pleinement tels que nous sommes.

Dans sa sagesse inspirée, l’Eglise a toujours voulu protéger le plus faible, celui qui n’a pas la formation nécessaire pour réfléchir sa foi, c’est pourquoi elle a encouragé certains gestes de dévotion qui paraissent stupides aux uns mais nous indispensables pour d’autres car les hommes et les femmes ont besoin de signes tangibles de ce Dieu immatériel. D’autres fois, au contraire, elle a corrigé des dérives qui auraient pu être néfastes à la pureté de la foi.

Ces décisions n’ont jamais été le fait d’une seule personne mais d’assemblées réunies pour discuter de tel ou tel point de la doctrine, en particulier les vingt et un Conciles Œcuméniques qui ont forgé au cours des siècles le catéchisme d’aujourd’hui. D’autres fois, c’est la dévotion populaire qui va inspirer les décisions de l’Eglise

« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 18,10)

Père JeanPaul Bouvie

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30 avril 2020

Ma chair donnée pour la vie du monde

Actes des Apôtres 8, 26-40 - Psaume 65 (66), 8-9, 16-17, 20 - Jean 6, 44-51

L’incarnation du Fils éternel du Père est le centre même de la foi chrétienne. Homme et Dieu, le Christ vient dans le monde pour montrer aux hommes l’amour que Dieu leur porte. L’Homme, Sommet et but de la Création dans le premier récit de la Genèse (cf. 1,1-2,4a) Premier élément créé pour lequel Dieu a préparé comme un écrin la nature environnante dont l’homme est le bénéficiaire et le responsable dans le second récit (cf. Genèse 2,4b-25)

« Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jean 1,14) « il n>s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect » (Philippiens 2,7) L’image laissée sur le Saint Suaire de Turin montre un homme de belle prestance, grand et musclé (il a exercé le métier de charpentier)  qui devait impressionner les foules déjà par son aspect ; rien à voir avec l’apparence frêle et décharnée que l’on voit dans les films ou même sur la plupart de nos crucifix.

Aussi lorsqu’il parle d’offrir son corps en sacrifice comme l’‘Agneau de Dieu’ désigné par Jean-Baptiste (cf. Jean 1,29.36) les auditeurs pensent à manger sa propre chair humaine. En effet, contrairement aux holocaustes où toute la bête est brûlée sur l’autel, dans les sacrifices offerts au Temple, la viande grillée de l’animal est partagée entre les donateurs et les prêtres et le reste est brûlé sur l’autel ainsi Dieu et les hommes communient en  partageant la même nourriture. Les auditeurs sont choqués de tels propos : « A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. » (Jean 6,66)

Mais de la même façon que son Corps est le nouveau Temple (cf. Jean 2,21), il donne à ses Apôtres son corps d’une autre manière : comme il l’avait annoncé« Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jean 6,51) lors du dernier repas qu’il a pris avec des Apôtres : « Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps. » (Marc 14,22)

Depuis, à l’instar de la génération de saint Paul : « J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis » (1Corinthiens 11,23) les chrétiens perpétuent ce mémorial et communient au Christ en recevant son Corps Sacramentel dans le Temple de son Corps mystique, l’Eglise.

Saint Paul prévient : « Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. Et celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur. » (Ibid. 11,26-27). Privés depuis un mois et demi de notre communion à l’autel, ne nous précipitons pas lorsque nous pourrons nous en approcher et n’oublions pas d’avoir une attitude d’adoration de notre Seigneur avant de le recevoir.

Père JeanPaul Bouvier

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1er ami 2020

L’Agneau pascal

Actes des Apôtres 9, 1-20 - Psaume 116 (117), 1, 2 - Jean 6, 52-59

>Le IVème évangéliste rédige son œuvre très tardivement par rapport aux autres évangiles (sans doute tout début du IIème siècle). C’est une longue méditation inspirée qui permet à cet écrit d’aboutir ; l’auteur a eu le temps de relire tous les événements qu’il a vécus auprès du Seigneur, de les relier entre eux et d’y voir la continuité entre les livres saints du judaïsme et la prédication du Fils de Dieu.

>Ainsi lorsqu’il écrit que Jésus annonce qu’il donnera sa chair à manger, l’évangéliste voit la réalisation de ce qui avait été manifesté en préfiguration dans la libération du peuple hébreu de l’esclavage d’Egypte. Les prescriptions données par Dieu à Moïse trouvent leur plein achèvement dans la Passion du Fils : « Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger. Ce sera une bête sans défaut […] Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. […] On mangera sa chair cette nuit-là, […] Vous n’en garderez rien pour le lendemain. » (cf. Exode 12,4…10a)

>L’évangéliste n’a pas éprouvé le besoin de raconter la Cène : dans le développement de la prédication de Jésus sur le ‘pain de la vie’ il annonce une cette nouvelle Pâque : le Fils meurt sur la Croix au moment où l’agneau pascal est immolé : il est le véritable agneau sans défaut dont la chair est donnée à manger et le sang est donné à boire. Une ‘maisonnée est trop peu nombreuse’ pour un tel don infini, il est impératif de le partager ; la chair du Fils doit donc être mangée par tous ceux qui se rassemblent en communauté de foi pour que le Christ soit en eux, comme lui-même est dans le Père.

>Ce qui était promis dans la libération d’Egypte était de vivre libres dans le ‘pays où coule le lait et le miel’ que Dieu leur donnera. Ce que le Fils offre à tous ceux qui croient en Lui est la Vie éternelle. Notre résurrection est une promesse future mais la vie éternelle est une réalité au présent : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » (v.54)

>Conscients du don qui nous est fait, nous mesurons encore davantage le manque que nous vivons actuellement et nous aspirons au moment où nous recevrons à nouveau l’Agneau pascak avec toute la ‘maisonnée’ paroissiale.

Père JeanPaul Bouvier

49
2 mai 2020

Intolérable !

Actes des Apôtres 9, 31-42 - Psaume 115 (116b), 12-13, 14-15, 16ac-17 Jean 6, 60-69

Les paroles de Jésus choquent ses auditeurs : donner sa chair à manger et son sang à boire est contre toute la Loi juive : les animaux sacrifiés doivent être saignés à blanc avant d’être consommés, à plus forte raison le sang humain est respecté ; quant à manger de la chair humaine, c’est impensable. Beaucoup de ceux qui suivaient Jésus préfèrent se séparer d’un tel prédicateur plutôt que d’entendre de semblables blasphèmes.

Au début du christianisme, certains romains se laissent abuser par les rumeurs qu’ils entendent sur les chrétiens : des gens qui se rassemblent pour manger la chair et boire le sang d’un homme qui donne sa vie pour eux ; il n’en faut pas plus pour les accuser de sacrifices humains suivis d’orgies anthropophagiques… Ce sont donc des personnes qu’il faut punir par les pires supplices et une religion mauvaise qu’il est nécessaire d’éradiquer.

Aujourd’hui, nous n’en sommes plus à ces accusations, mais le christianisme n’est pas mieux connu de ceux qui le voient de l’extérieur. Combien de fois n’entendons-nous pas une réflexion sensiblement identique : « Ce que dit l’Eglise est intolérable ! » ? Ces mêmes personnes ne cherchent pas à comprendre ce qui est effectivement dit par l’Eglise, ni comment elle le dit, ni pourquoi elle le dit mais ils préfèrent la ridiculiser et tourner le dos aux explications raisonnables et raisonnées qui pourraient leur être données.

Ces personnes, dont malheureusement certains chrétiens, font chorus et reprochent à l’Eglise de s’accrocher à des conceptions hors d’âge, d’un autre siècle, de ne pas savoir s’adapter aux temps modernes, d’ignorer l’évolution des mentalités et des mœurs. En bref, ils souhaiteraient qu’elle soit muselée et forcée à ce taire.

Sur un certain plan, ils ont raison : l’Eglise est hors d’âge et d’un autre siècle, mais là où ils se trompent c’est que l’Eglise n’est pas tournée uniquement vers les siècles passés mais aussi vers les siècles futurs ; loin d’être statique, la tradition est celle que nous avons reçue, elle a été enrichie par les siècles passés autant que celle que nous l’enrichirons et la transmettrons et cela dépend le la conception de l’Homme et non pas de ‘l’air du temps’.

Des personnes quittent l’Eglise, comme ceux qui s’étaient séparés de Jésus en ne voulant plus le suivre à cause de ses paroles. A ceux qui restent Jésus pose encore aujourd’hui la question : « Voulez-vous partir vous aussi ? » Notre réponse sera celle des Apôtres : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle ! Quant à nous nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

Père JeanPaul Bouvier


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