12ème dimanche du
Temps Ordinaire
Année "C" saint Luc

1

Lycée Militaire d'Autun

21 juin 1998

Pour vous et pour la multitude

2

Brigade Franco-Allemande

24 juin 2007

Unique Jean-Baptiste

3

Fort Neuf de Vincennes

20 juin 2010

Gagner ou perdre sa vie

4

Secteur Vermandois

23 juin 2013

L’héritage d’Abraham !

5

19 juin 2016

Vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus

Isaïe 49,1-6
Psaume 138
Actes des Apôtres 13,22-26
Luc 1,57-66.80

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21 juin 1998

Lycée Militaire d'Autun

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Pour vous et pour la multitude

Cette phrase que les prêtres redisent " In personna Christi " lors de la consécration du Sang du Christ est lourde de sens.

Qui est désigné par le " vous " ? Tous ceux qui ont célébré, qui célèbrent ou qui célébreront la messe. Le Christ s'adresse à ses disciples, à travers le temps et l'espace, à tous ses disciples ! Tous les chrétiens, ayant déjà vécu la messe, sont concernés par cette phrase, par ce don que le Christ a fait une fois pour toutes lors de la Cène du Jeudi Saint.

Alors qu'est-il besoin d'ajouter un autre terme ? Ne sont-ce pas les chrétiens seuls qui sont sauvés par le sacrifice du Christ ? Quelle est cette " multitude " ? Mais Jésus, de son vivant, n'a-t-il pas dit qu'il était venu pour tous les hommes et qu'il n'en avait perdu aucun ? Ce mot ne fait-il pas allusion à la multitude des sauvés de l'Apocalypse qui suivent les 14.400 qui ont lavé leurs vêtements dans le sang de l'Agneau ?

Tout cela nous rappelle que nous ne sommes que dépositaires de ce don, il ne nous appartient pas. Lorsque nous sommes réunis pour la messe, nous portons avec nous le monde entier, justes et injustes, bons et méchants, croyants et incroyants, et nous les présentons au Père avec le sacrifice de son Fils dans l'Esprit Saint.

Configurés au Christ par le Baptême (cf. la première lecture, Ga 3,26-29), nous reprenons son rôle d'intercesseur. Comme il a présenté au Père ses Apôtres et tous ceux qui, après eux, croiront en lui (cf. le discours sacerdotal en saint Jean ch 12 à 18), nous présentons les hommes de notre siècle. Comme Jésus qui n'est pas venu pour jugé le monde mais pour le sauver , nous n'avons pas à juger nos contemporains mais à prier pour eux.

Combien de fois Jésus a-t-il dit de nous aimer comme il nous a aimés ? Non seulement ceux qui nous sont semblables, qui ont la même foi, la même pensée que nous, mais aussi ceux qui sont différents. Ne sont-ils pas créés à l'image de Dieu comme nous ?

En cette veille de dislocation où le Lycée Militaire va être éclaté dans toutes les directions, réfléchissons à ces mots du Christ et dans la multitude pour laquelle le sacrifice est aussi offert, aimons chaque individu…

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun


24 juin 2007

Brigade Franco-Allemande

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Unique Jean-Baptiste

Saint Jean Baptiste, avec le ‘Bon Larron’, sont les deux seuls saints qui n’aient pas connu la résurrection de Christ, et si l’un et l’autre ont comme ressemblance d’avoir désigné le Christ comme le Roi du Royaume des cieux, ils n’en sont pas moins très différents…

De plus, rares sont les fêtes de saints qui ont préséance sur les dimanches, saint Jean Baptiste fait partie de ceux-là ce qui explique que nous le célébrions aujourd’hui.

Dès le début de sa prédication, saint Jean-Baptiste a appelé à se préparer à la venue du Messie : « Convertissez-vous car le Royaume de Dieu est proche ! » Autant que l’ouverture du Nouveau testament, il est, pour les chrétiens, la conclusion de l’Ancien. Les prophètes inspirés ont disparu d’Israël, Dieu semble abandonner son peuple sous le joug des romains, Il ne mandate plus d’hommes pour ramener les descendants d’Abraham vers Lui.

Le culte devient formel, prêtres, lévites et saducéens insistent sur les prescriptions rituelles davantage que sur le sens propre des sacrifices et holocaustes. Les pharisiens mettent en avant la lettre de la Loi et le respect strict des commandements, en y ajoutant d’autres (tout aussi obligatoires) qui forment un garde-fou pour préserver ceux qui ont été édictés par Dieu sur la montagne.

Ce que proclame Jean-Baptiste dans le désert devant des foules qui viennent écouter sa parole a de quoi choquer et scandaliser ces deux tendances de la foi juive. Il parle de changer son cœur, rappelant les grandes plaidoiries d’Isaïe, de Jérémie et d’Ezéchiel, les grands prophètes de l’âge d’or. Il prône non pas le retour au culte ou à la Loi, mais le retour à l’adoration de Dieu, gratuite, désintéressée, sincère et reconnaissante. Malgré le décalage avec la théologie contemporaine, pharisiens et scribes, prêtres et saducéens viennent entendre sentant bien au fond d’eux-mêmes la justesse des propos de l’ermite.

Fêter Jean-Baptiste, le précurseur, c’est prendre modèle sur lui. Loin des idéologies partisanes le chrétien doit laisser parler l’Esprit qui est en lui. Par le Baptême nous avons reçu l’Esprit de Sainteté et nous sommes devenus de vrais prophètes. L’amour du Père pour les hommes n’est pas tributaire d’un endroit ou d’une époque. Ce qui se vit, ce qui se fait et ce qui se dit autour de nous n’est pas obligatoirement la volonté du Père et nous le supplions tous les jours pour que sa volonté soit faite. Comme Jean-Baptiste nous annonçons une vérité qui nous dépasse et qui ne saurait être assujettie à une culture ; au contraire, nous sommes les veilleurs qui confrontent les pensées du temps à celles qui conduisent au Père, par le Fils dans l’Esprit.

Père JeanPaul Bouvier


20 juin 2010

Fort Neuf de Vincennes

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Gagner ou perdre sa vie

« Oh ! Il gagne bien sa vie ! » Cette phrase combien de fois l’avons-nous entendue dite d’une façon admirative ou envieuse ? Mais c’est toujours en référence à une vision matérielle, uniquement par rapport à l’argent qui entre chaque mois dans l’escarcelle de la personne dont il est question. De la personne elle-même rien n’est dit, ce n’est que l’apparence qui est ainsi mise en valeur.

Tous les prophètes de l’Ancien Testament se sont insurgés contre cette façon d’estimer les hommes et les femmes ; à leur suite, Jésus dénonce ces personnes qui considèrent seulement l’extérieur, comme ces pharisiens qui se tiennent ostensiblement dans une attitude de prière en se jugeant meilleurs que les autres : ils se mettent en valeur mais ne prient pas réellement (cf. Luc 18,11)

« Celui qui perd sa vie pour moi la sauvera ! » Ces paroles de Jésus ont dû scandaliser une partie de ses auditeurs : comment perdre sa vie peut-il être bénéfique ? Que ce soit la vie physique qui est perdue par la mort ou bien la vie sociale qui est perdue par une mise au ban. Une des interprétations possibles est qu’il faut réaliser sa vie avec sa conscience et non pour ce qu’en pensent les autres. C'est-à-dire qu’en vivant l’Evangile de façon sincère, la personne s’accomplit parfaitement : la volonté du Père est que l’Homme soit debout, pleinement humain.

Perdre sa vie pour la sauver c’est aussi accepter de faire des gestes gratuits, sans esprit de retour : « Lorsque tu donnes un déjeuner ou un dîner, ne convie ni tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins, de peur qu'eux aussi ne t'invitent à leur tour et qu'on ne te rende la pareille. Mais lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu alors de ce qu'ils n'ont pas de quoi te le rendre! Car cela te sera rendu lors de la résurrection des justes. » (Luc14,12-14)

Cette gratuité dans nos actions nous fait passer  pour fous dans le monde mais saint Paul n’écrit-il pas aux Corinthiens : « Mais ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages ; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort. » (1 Corinthiens 1,27) A rappeler l’exigence de l’Evangile et l’amour du prochain, les chrétiens peuvent apparaître comme inadaptés au monde actuel, voire complètement en dehors de ce qui est appelé le ‘monde réel’ où règne l’égoïsme du ‘chacun pour soi’ ; Ils donnent l’impression de ‘perdre leur vie’ alors que non seulement ils la sauvent mais ils montrent le chemin qui conduit vers la véritable humanité : celle qui est en communion avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes


23 juin 2013

Secteur Vermandois

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L’héritage d’Abraham !

Dans son développement, saint Paul montre le passage essentiel de l’Ancienne à la Nouvelle Alliance : il ne s’agit pas de négliger la promesse faite à Abraham et à sa descendance mais de lui redonner son sens profond en Jésus Christ, Fils de Dieu (cf. Marc 1,1) mais aussi bénéficiaire de l’Alliance en tant que fils de David et descendant d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (cf. généalogie de Jésus en Matthieu 1,1-16)

La promesse faite à Abraham tient en trois points : une descendance, un pays et la présence de Dieu. Elle avait semblé être réalisée lorsque le peuple hébreu libéré de l’esclavage d’Egypte conquiert la Palestine sous la conduite de Josué après les quarante ans passés dans le désert où lui a été donnée la Loi et où Dieu a fait construire la ‘Tente de la Rencontre’ pour résider au milieu de son peuple (cf. livres de l’Exode et de Josué) « De toutes les promesses que le Seigneur avait faites à la maison d'Israël, aucune ne manqua son effet : tout se réalisa. » (Josué 21,45) Le désastre de l’Exil à Babylone remet l’Alliance dans une autre perspective : les juifs ne sont plus sur leur terre, le Temple de Jérusalem est détruit, Dieu semble les avoir abandonnés…

Au retour d’Exil et la reconstruction du Temple, la conception de la Promesse a changé : le peuple élu ne doit pas la recevoir passivement mais au contraire la vivre quotidiennement comme un signe du don que Dieu offre à l’humanité.

D’ailleurs, la promesse faite à Abraham ne concerne pas que sa descendance biologique puisque Dieu précise : « Moi, voici mon alliance avec toi: tu deviendras père d'une multitude de nations. Et l'on ne t'appellera plus Abram, mais ton nom sera Abraham, car je te fais père d'une multitude de nations. » (Genèse 17,14-15) actualisant ainsi la promesse plus générale que le Créateur avait faite au premier couple humain : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la. » (Genèse 1,28) promesse renouvelée à Noé : « Pour vous, soyez féconds, multipliez, pullulez sur la terre et la dominez. » (Genèse 9,7)

A ses contemporains qui revendiquent leur filiation avec Abraham, Jésus dit : « Ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes: "Nous avons pour père Abraham." Car je vous le dis, Dieu peut, des pierres que voici, faire surgir des enfants à Abraham. » (Matthieu 3,9) Il ne s’agit pas simplement d’être des descendants d’Abraham mais de vivre comme lui : « A celui qui l'en informait Jésus répondit : "Qui est ma mère et qui sont mes frères ?" Et tendant sa main vers ses disciples, il dit : "Voici ma mère et mes frères. Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m'est un frère et une sœur et une mère." » (Matthieu 12,48-50)

Par le Baptême, nous sommes configurés au Christ ‘Prêtre, Prophète et Roi’, devenus, frères et sœurs du Fils de Dieu saint Paul s’adresse à nous autant qu’à ses correspondants de Galatie : « c'est vous qui êtes la descendance d'Abraham ; et l'héritage que Dieu lui a promis, c'est à vous qu'il revient » (Galates 3,29)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois


19 juin 2016

Secteur Vermandois

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n°879


Vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus

Cette phrase de saint Paul pourrait prêter à confusion, il ne veut pas dire qu’il y aurait une ‘fusion’ dans un ‘tout’ indéfini, il signifie une communion profonde entre les personnes et le Christ Jésus semblable – mais non identique – à la communion de la Sainte Trinité où trois personnes distincte sont un seul Dieu. Il explique davantage sa conception dans l’épître aux Romains : « Prenons une comparaison : en un corps unique, nous avons plusieurs membres, qui n’ont pas tous la même fonction ; de même, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part. » (Romains 12,4-5) Chacun garde son individualité propre en rendant l’ensemble cohérent dans le projet de Dieu.

C’est également ce que le Christ sous-entend lorsqu’il dit de perdre sa vie ou de prendre sa croix : le disciple du Fils vit de la vie éternelle : « ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2,20) S’il participe au ministère du Christ en propageant la Bonne Nouvelle afin que tous soient sauvés, il ne le fait pas de son propre chef mais il est animé par l’Esprit Saint dans la communion de l’Eglise et avec l’aval de cette dernière, les Apôtres ne condamnent-ils les prédicateurs qui jettent le ‘trouble et le désarroi’ dans les communautés en agissant ‘sans aucun mandat de leur part’ (cf. Actes 15,24)

« On n’est pas chrétien tout seul » Ce chant écrit dans années 80 (ref. SEL 25) rappelait l’importance de la communauté non seulement entre les personnes mais également entre les différentes tendances spirituelles et les multiples mouvements d’Eglise ; les disciples du Christ et les groupes de chrétiens sont tous unis dans une ‘Eglise une, sainte, catholique et apostolique’ (cf. symbole de Nicée-Constantinople) Mais cette phrase va plus loin que de manifester l’unité des membres Baptisés dans l’Eglise, les communautés chrétiennes ne vivent pas repliées sur elles-mêmes comme si elles étaient immiscibles dans le monde des hommes ; ‘On n’est pas chrétien tout seul’ signifie aussi une ouverture sur ceux qui n’ont pas eu la possibilité de rencontrer Celui qui est ‘Le Chemin, la Vérité et la Vie’ (cf. Jean 14,6)

Les extraits de l’épître aux Galates et de saint Luc nous proposent une identification au Christ dans sa mission dans le monde : « Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. » (Jean 17,15-16.18) ‘Celui qui veut marcher à la suite du Christ’ est envoyé en mission par le Fils et cette prière pour les disciples s’adresse à nous, à moi personnellement, membres du Corps du Christ. Je réponds à l’Eglise qui me dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle » (cf. Marc 10,49) car ‘le Père me garde du Mauvais !’

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies


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