SAINTE GENEVIÈVE

Archidiocèse de Paris
Patronne de l'archidiocèse de Paris (3 janvier)
Diocèe aux Armées
Patronne de la Gendarmerie Nationale (26 novembre)


Née vers 420 à Nanterre, près de Paris. Son père se nommait Sévère et sa mère Gérontia. Elle était encore une fillette quand Saint Germain d’Auxerre, se rendant en Grande Bretagne avec Saint Loup de Troyes, la remarqua au passage (429). Il l’aida à déclarer son désir de vie religieuse, et, comme signe de sa consécration à Dieu, lui remit, dit-on, une pièce de monnaie crucifère, découverte sur le sol. Encore adolescente, Geneviève fit profession de virginité, avec deux compagnes plus âgées, et reçut le voile des mains d’un évêque nommé Vilicus. Elle mena la vie non cloîtrée des religieuses du temps. Elle perdit bientôt ses parents. Elle résida alors à Paris chez sa marraine (la ville s’identifiait  à peu près avec la grande île de la Seine). Un second voyage de Saint Germain en Grande Bretagne (au plus tard 445) donna au prélat l’occasion de constater sa fidélité religieuse. Le biographe de Geneviève décrit sa nourriture grossière et rapporte que, de quinze à cinquante ans, elle ne rompit le jeûne que le dimanche et le jeudi ; l’obéissance lui fit ensuite améliorer un peu son menu.

Geneviève eut une grande dévotion aux saints nationaux : Denis et Martin. En l’honneur du premier, dont le tombeau ne portait qu’un modeste édifice, elle fit construire une église qui serait devenu plus tard Saint Denis de l’Estrée. Elle accomplit, en l’honneur du second, le pèlerinage de Tours.

Elle parvint, non sans peine, à relever le courage des Parisiens, abattu par l’invasion d’Attila (451), et à les décider à rester dans leur ville. Son biographe mentionne l’arrivée opportune de l’archidiacre d’Auxerre, porteur d’eulogies de Saint Germain (mort en 448) : il réussit à faire comprendre aux paniquards, prêts à la supprimer, qu’elle n’était pas « une Prophétesse de malheur ». Paris demeura inviolé. La même source parle aussi d’une longue campagne des Francs contre Paris, à l’époque de Syagrius. Siège continu ou attaques renouvelées, cette campagne aurait duré cinq ans (une famille de manuscrits porte dix). Il ne restait qu’un seul moyen de communication, la navigation fluviale : Geneviève l’utilisa pour aller chercher du ravitaillement jusqu’à Troyes. Le succès final de l’entreprise lui permit de procéder à des distributions qui favorisèrent les pauvres gens. Le roi franc Childéric ne put se défendre de ses instances en faveur de prisonniers. Le petit-fils de celui-ci, Clovis, avait aussi Geneviève en vénération : il lui accorda la libération des prisonniers et la grâce de criminels.

Geneviève mourut un 3 janvier, vers 500 (on a tendance à préciser 502). Des miracles nombreux lui furent attribués. On raconta qu'elle avait guéri sa mère devenue aveugle pour l’avoir souffletée. Grâce à elle, une jeune fille de Meaux, décidée à la vie religieuse, échappa à l’ex-fiancé qui la poursuivait. A Tours, elle délivra divers possédés, à Laon, elle rétablit une paralytique. Vertus et prodiges lui créèrent une telle réputation que Siméon Stylite entendit parler d’elle et se recommanda à ses prières. La dévotion populaire en fit une sainte. On continua de recourir à son intercession et une relation brève de nouveaux miracles fut rédigée.

Le Liber de Gloria confessorum de Grégoire de Tours mentionne sa sépulture à Paris dans la basilique royale des Saints Apôtres (Pierre et Paul).

Le corps de Geneviève avait d’abord été inhumé modestement dans le cimetière parisien du mont Lucotitius et sur sa tombe on s’était contenté de construire un petit oratoire en bois. Mais Clovis décida d’édifier à cet emplacement exact, une basilique qui servirait à sa propre sépulture. C’est dans la crypte de cet édifice, où les restes de Sainte Geneviève étaient demeurés, qu’on déposa le corps du roi quand il mourut en 511. Et c’est là également qu’on apporta le corps de la reine Clotilde, après son décès survenu à Tours en 545. La proximité des deux tombes royales n’éclipsa pas la gloire du tombeau de Sainte Geneviève.

La colline finit par prendre le nom de la sainte. Des chanoines avaient été attachés à l’église, probablement au début de l’époque carolingienne. En 1147, l’institution devint l’abbaye Sainte Geneviève qui connut une grande célébrité.

L’accroissement de population sur la « montagne Sainte Geneviève » fit construire une autre église, qui s’appela Saint Étienne du Mont. L’édifice actuel, toujours sous ce vocable, fut commencé au début du 16ème siècle : il est le centre du culte de Sainte Geneviève. La Vieille basilique abbatiale, ruinée, fut rasée de 1802 à 1807, sauf le clocher (La Tour Clovis) construit au 12ème siècle et remonté sur ses fondations au 15ème siècle.

Vers 1793, les ossements de sainte Geneviève furent brûlés et les cendres jetées dans la Seine. Quelques reliques jadis données à divers sanctuaires, notamment à Notre Dame, furent sauvées.

Très populaire en France, elle l’est surtout à Paris dont elle est la patronne.

Depuis l’époque moderne, un nombre important de vies de Sainte Geneviève ont été publiées (on a aussi raconté que la jeune sainte avait été bergère.)

Par décret en date du 18 mai 1962, le Pape Jean XXIII a désigné solennellement Sainte Geneviève comme patronne de la Gendarmerie :

"Que le souvenir de ce qui suit soit conservé pour toujours !

Selon une ancienne et louable coutume, nombre d’armées chrétiennes se confient à la protection des saints du ciel, afin d’être défendues par leurs secours dans les adversités, d’être à l’abri des périls menaçants, de remporter la victoire désirée.

Ceux à qui est confiée la garde de la sécurité publique n’ont pas moins besoin d’un tel patronage s’il leur revient de défendre les lois de leur pays, de veiller au bien de la société humaine, de réprimer l’audace des malfaiteurs.

En France, les gardiens de l’ordre public ont coutume de se tourner vers la vierge Sainte Geneviève, lumière de leur patrie, qui se montra autrefois ainsi que le souvenir en est conservé,   le soutien du peuple dans les graves périls, et qui n’a cessé, dans la gloire éternelle, de répandre des bienfaits sur ceux qui la prient.

Aussi notre cher fils, le Cardinal Maurice Feltin, archevêque de Paris et Vicaire aux Armées Françaises nous a-t-il demandé d’accorder que Sainte Geneviève soit la patronne des gendarmes français, gardiens de l’ordre public.

Pour augmenter leur piété envers Dieu et pour les fortifier par le secours d’En-Haut, nous avons, de grand coeur, décidé de répondre favorablement à ce voeu.

Dans ces conditions, selon l’avis de la Sacrée Congrégation des Rites, de science certaine et après mûre délibération, nous avons de notre pleine puissance apostolique, par la vertu de ces présentes lettres, d’une manière éternelle, nous établissons la vierge Sainte Geneviève, comme patronne céleste principale auprès de Dieu des gendarmes français, gardiens de l’ordre public : nous le décidons et le déclarons.

Tous les privilèges et honneurs liturgiques qui appartiennent aux patrons principaux des communautés ou des ordres découlent de cette décision sans que rien puisse s’y opposer.

Nous édictons et nous établissons ce décret décidant que les présentes seront et demeureront toujours fermes, valides et efficaces, qu'elles auront et obtiendront toujours leurs effets pleins et complets, qu’elles profiteront pleinement maintenant et dans l’avenir à ceux qu’elles concernent ou pourront concerner. C’est ainsi qu’il doit être jugé et défini selon le droit. Est nul dès maintenant et deviendra sans effet tout ce qui pourrait être tenté contre les présentes, de bonne foi, par quiconque, quelque soit son autorité. "

Donné à ROME, près de Saint Pierre, sous l’anneau du Pêcheur, le 18 mai 1962, la quatrième année de notre pontificat.

E.J. Cardinal CICOGNANI
Secrétaire d’Etat

*

Pourquoi la Sainte Geneviève est-elle fêtée le 26 novembre,alors que tous les calendriers indiquent le 3 janvier ?

Par sa prière puis par son intercession Geneviève fit de nombreux miracles afin de soulager les peines et les souffrances.

En 1130, au cours d’une épidémie particulièrement grave du « mal des ardents » (genre de gangrène provoquée par le poison du seigle moisi), Etienne, l’évêque de Paris, organisa des secours et ordonna une procession de la châsse de la Sainte. L’épidémie s’arrêta.

Une fête liturgique garde cette mémoire ; c’est le 26 novembre.

C’est aussi ce jour là que les gendarmes fêtent leur patronne.


Sainte Geneviève
Scène du miracle du cierge que le Diable essaie vainement de souffler
Ecole de Jean Bourdichon - Miniature



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